Cela faisait des années que notre association dénonçait le manque d’entretien de la maison Art Nouveau du Commissaire Phillipe. Le candidat Moudenc avait promis, en 2014, « d’encourager la protection et la restauration de la façade (…) en la classant dans le PLU dans les constructions anciennes à préserver ». Dans les faits, la maison avait déjà été signalée dès 1995 en Elément Bâti Protégé (EBP) dans le PLU, ce qui n’avait pas empêché sa dégradation comme nous le mentionnions en 2017 dans La Gazette n°92. Ce que nous souhaitions, et avions réclamé à plusieurs reprises, c’est un engagement fort de la Mairie. Ce que nous souhaitions, c’est qu’elle dépose une demande de classement au titre de monument historique auprès de l’Etat en s’appuyant sur la valeur patrimoniale mais aussi historique du bien.
Depuis, la maison continue de se détériorer et nous allons de déboire en déboire. En juin dernier, des riverains, qui pensaient qu’elle appartenait à la municipalité, interpellent la Maire de quartier. Contrairement aux familles qui occupent le 36 rue Roquelaine, les squatters de la maison créent des problèmes de voisinage. Ils hurlent, se battent et finissent par agresser le locataire du rez-de-chaussée. Echanges de messages avec la Mairie… La maison ne lui appartient pas, elle ne peut – ne veut ? – rien faire. Et très vite, la trêve hivernale est là, qui ne permet plus les expulsions. Certes, notre association a évoqué le sujet du classement le 15 novembre dernier avec l’élue en charge de l’urbanisme et le lendemain, lors de sa venue dans le quartier, avec le Maire. Nous avons aussi réitéré cette demande dans notre contribution à la concertation sur le PLUi-H, adressée au Maire le 16 janvier 2023. Mais le 22 janvier 2023, le premier étage prend feu et, pour en venir à bout, les pompiers inondent la maison.
Selon la DRAC, sans l’accord du propriétaire, peu de chose. Celui-ci, que nous avons contacté, se démène avec les experts des assurances. A l’heure où nous mettons sous pli, la maison va être recouverte et mise en sécurité. Un deuxième expert, plus compétent eu égard à l’importance des dégâts, est attendu. Le propriétaire ne se prononce pas, il attend les devis. Quand on lui propose de l’aider à classer la maison, il répond « contraintes architecturales », « coûts supplémentaires, ne serait-ce que pour la porte ». Il n’a pas décidé de vendre non plus, il attend les devis.
Et nous, nous attendons qu’il prenne une décision… et que la Mairie nous soutienne.
Frustration vous dis-je.
Marie-Laure Ichanjou
C’est souvent le sort des logements squattés par des gens sans aucun moyen de se chauffer, qui réactivent des cheminées en déshérence comme on l’a vu rue des Chalets ou rue Ingres. Ou, comme il semble que ce soit ici le cas, utilisent un chauffage électrique branché sans précaution et posé directement sur un plancher.
Pour prévenir ces catastrophes trop fréquentes, ne vaudrait-il pas mieux fournir aux squatters une assistance pour assurer un minimum de sécurité pour les personnes et les biens ?
A. Roy